lundi, février 13, 2006

Attente au coin du feu...

Attente au coin du feu…

Le temps pour mieux saisir le personnage, l’observer ? Décidemment, il était bien concentré sur ce feu !songea-t-elle en appuyant plus sa tête contre un coussin qui maintenait son cou.
Etait-elle toujours aussi désordonnée dans ses pensées ? Jamais, elle n’a été autant intriguée par personne à ce point là, elle eut du mal à maîtriser sa curiosité. Il avait suscité en elle des questions dont elle n’arrivait pas à s’en défaire.
Elle quitta son fauteuil et se dirigea vers la cuisine, se demandant pourquoi son hôte se complaisait dans un mutisme presque provocateur, le personnage serait-il provocateur ? Elle se demanda s’il avait pris la peine de dîner ? D’un geste presque mécanique, elle remplit la bouilloire et met un autre sachet de thé, cette fois à la bergamote dans une tasse et met en route sa cafetière : elle n’aimait pas trop boire le café, mais elle se dit que cette nuit, elle aurait bien besoin d’un bon bol pour rester veiller.
Elle ne pensa pas un seul instant d’aller retourner dans sa chambre pour dormir un peu, même si elle sentait le poids de la fatigue : de toute évidence, elle avait besoin de sommeil. Elle se disait qu’une fois allongée sur son lit des idées viendront troubler sa quiétude. Quoique qu’il en soit, il ne coûte rien de retourner au salon, elle s’enferma elle aussi dans ce silence rompu par le crépitement du bois. Elle sentit son regard comme hypnotiser par ce personnage, elle releva la tête et le fixa. Son visage avait pris des couleurs, il n’était plus pâle, comme un son arrivée, il faut dire qu’il faisait froid dehors. Elle fut attirée par ses yeux vifs. Réprimant un sourire, elle but une gorgée de son café et resta sourde à cette soif de mieux connaître son invité, fermant les yeux un instant imaginant ce que peuvent raconter ces traits : une vie ?
Pensive, elle se remet à regarder le feu tout comme lui, elle voulait se persuader que toutes les réponses étaient justes à porter de cette flamme. Elle crut percevoir un regard s’attarder sur elle le temps qu’elle avait fermé les yeux, juste un laps temps, quelques secondes, elle crut qu’il allait engager la conversation, mais non : elle aurait cru rêver ce regard.
Elle soupira profondément, se mordit la lèvre, voilà que son imagination lui jouait des tours. Elle avait passé un moment à scruter son visage espérant qu’il allait détourner son regard de la cheminée, mais peine perdue !
Ce silence ne l’effrayait pas, au contraire. Elle se demanda ce qui pouvait retenir aussi longtemps l’attention de son invité.

Lynn

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Suite...


"Elle continuait de le regarder, non, elle ne le regardait pas, elle le scrutait. En silence. C’était un silence lourd, assourdissant, mais beau. Jamais un silence n’a été aussi beau. Sublime. Ou peut-être, c’est lui qui était beau. Sublime. Il l’est toujours. En vérité, elle n’a pas eu le temps vraiment de l’admirer. « L’admirer ». Ce mot l’a fait presque rougir. Un instant, elle eut peur de l’avoir prononcé à haute voix tellement elle l’avait pensé très fort. Elle sentit une chaleur délicieuse envahir ses joues. Elle est sûre d’avoir rougi. Elle se cacha spontanément le visage avec les mains de peur qu’il ne la surprenne. La surprendre ? Lui ? Si au moins il daignait lui jeter juste un petit regard, un regard minuscule, microscopique. Elle le recevrait, elle le percevrait comme un cadeau, elle en ferait un poème, elle l’agrandirait, elle l’encadrerait, et elle irait le fixer… où ?… tiens, pourquoi pas, au-dessus de la cheminée. Oui, c’est vrai, il y a déjà la photo de « l’autre », mais « l’autre » n’est pas là. Il n’est plus là. Depuis longtemps. À propos, s’est-elle demandée, pourquoi a-t-elle gardé la photo de « l’autre », alors que ça fait longtemps que, pour elle, il était devenu quelqu’un « d’autre » ? Comme c’est étrange ! Pourquoi cette question est venue, justement, maintenant, à cet instant précis, parasiter ces douces et mystérieuses pensées ? Soudain, elle eut comme une sorte de révélation : son énigmatique et si séduisant invité était-il, comme elle l’avait pensé, en train d’admirer, depuis de longues heures le feu de la cheminée, ou bien était-il, plutôt, et depuis le début, en train de fixer la photo de « l’autre » qui est fixée juste au-dessus de la cheminée ? Question pertinente et remarque bien placée, certes, mais comment le savoir ? De là où elle se tenait, ni tout à fait assise, ni tout à fait accoudée, il lui était impossible de distinguer vers où se dirigeait ce sublime regard qu’elle voulait tant apercevoir.
Dehors, la nuit s’annonçait froide. Longue. Et belle. Elle en frissonna de plaisir. Elle se dirigea vers la cuisine pour lui préparer un autre thé. Cette fois-ci, elle a enfin décidé de lui préparer un thé à la menthe. Peut-être que…"

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ML...qui adotre le thé

9:08 PM  
Blogger lynn said...

Laroussi,

Quel plaisir de vous lire, je ne suis même pas rendue compte qu'il y avait un commentaire sur ce texte.

Je reviens dans un instant continuer l'histoire.

Lynn...vous souhaitant la bienvenue sur cet espace

7:40 AM  
Blogger lynn said...

Suite...


Peut-être….c’est ce qui va attirer son attention, l’odeur de la menthe, même en sachet d’infusion !
IL faut dire que l’hiver, il gèle beaucoup, aucune plante exotique ne tient sous le froid. Ce soir, elle devait s’armer de patiente et déployer de beaucoup de diplomatie : son invité refusait de sortir de son mutisme. Son regard restait fixé sur la photo et dans le vague ? Ah ! Maugréa-t-elle, en laissant son regard frôler la cheminée, il a dû remettre un bois, d’habitude, elle entendait le moindre bruit dans la maison, mais là, elle était prise de court, plongée dans ses pensées.
Elle s’assit sur le canapé, une nouvelle idée en tête, cette fois, elle se ne laisserait pas surprendre par son mouvement.
Serait-il intéressé par la photo ? Elle ne saurait répondre à cette question. Bizarre, ce regard qui fixait sans relâche cette image, ce regard suscitait en elle un trouble, elle se crispait immédiatement.
Elle était de celle qui n’aimait qu’on investisse son espace, son intimité. Elle voulait tout de même discuter avec son invité, elle le regardait passer une main dans ses cheveux, comme sur un coup de fatigue, comme si il essayé de résoudre une énigme et que beaucoup d’éléments lui échappaient.
Elle se tourmentait à l’idée qu’il gardait le silence, il semblait maussade. Elle voulait, disait-elle aborder la conversation avec lui, pour faire plus ample connaissance. Elle se résigna, en revanche, jamais elle n’était
Intriguée par un personnage à ce point là.
Son regard se porta au dehors, le vent soufflait par rafale, Un grondement de tonnerre se fait entendre, la maison fut un bref instant illuminé par une lumière blanche, ses yeux se portent à son invité, il semblait être dans un autre monde, insensible à ce qui l’entourait. Elle suppose qu’il n’a même pas entendu les premières gouttes de pluie qui venaient inonder la baie vitrée.
Juste en face, les arbres se balançaient furieusement, on aurait cru qu’ils allaient tomber tellement ils se penchaient vers le sol.
Elle aimait les hivers humides, mais cette fois, la tempête se surpassait, tellement le bruit se faisait assourdissant.

11:04 AM  
Anonymous Anonyme said...

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Fatiguée – il y avait bien de quoi – elle décida de s’assoire directement sur le tapis. Elle l’a fait avec beaucoup de précautions de peur de déranger son « invité ». Et pourtant qu’est ce qu’elle n’aurait pas fait pour le faire réagir ! Non, elle n’aurait rien fait qui aurait pu le réveiller de ce rêve éveillé. Il semblait si serein, si absent, si heureux. Aussitôt assise, elle se coucha sur le dos presque machinalement. Ah que c’est bon ! C’est drôle, mais c’est la première fois qu’elle se met comme ça, sur le dos, sur ce si beau tapis haute laine. Ça fait plus que dix ans qu’elle l’avait acheté. Non, « on » lui avait offert. « On », c’est « l’autre ». C’était à Marrakech. Et c’était lors de leur deuxième voyage au Maroc ensemble. Non, quelle étourdie ! C’était le premier voyage avec lui. En fait, c’est un peu compliqué. Ils se sont retrouvés ensemble à Marrakech deux fois, mais ils n’ont voyagé ensemble à Marrakech qu’une seule fois.
En clair : la première fois, elle était venue avec une copine au Club Med et c’est là où elle a fait la connaissance avec « l’autre ». Et une année après, ils sont revenus ensemble. Elle est revenue avec « l’autre ». C’était le plus beau voyage de sa vie. Et c’est là où il lui a offert ce magnifique tapis dont elle ne s’est plus jamais séparé. Tout en pensant à tout ça, elle se retourna sur le ventre. Elle sursauta : elle sentit tout à coup l’odeur, le parfum de « l’autre ». Il était là. Comme le premier jour. C’était une impression bizarre. Est-ce de la joie ? De la nostalgie ? Ou de l’amour Elle n’en sait fichtre rien ! Elle était incapable de répondre, incapable de réfléchir, incapable d’agir. Et son « invité » mystérieux, mystérieux et beau, mystérieux et fascinant, qui continuait de rêver, de la faire rêver, à quelques centimètres d’elle. Elle eut une folle envie de tendre la main et de le toucher. Elle se ressaisit.
Une très belle odeur de thé à la menthe lui chatouilla les narines.

...

ML...atchoum !

8:30 PM  
Blogger lynn said...

L’odeur de la menthe, la ramène sur terre : elle a oublié son allergie aux poussières, il faut qu’elle se relève, de peur que des acariens logent dans le tapis.
Elle se dit que son mystérieux invité doit être encore dans sa tour d’ivoire entrain de rêver les yeux ouverts, ou s’inventer des personnages !
Elle fixa d’un air surpris la tasse de thé, comme si elle essayait d’ordonner ses idées. « Rien de tel qu’une bonne tasse de café pour vous redonner des forces pour veiller ! » pensa-t-elle en pénétrant dans la cuisine, elle ne comptait plus combien de tasse elle en a bu ce soir, mais qu’importe. Sous son apparente sérénité, bouillonnait des idées, elle se disait qu’elle devait garder son calme, au risque de surprendre son invité, elle était déterminée.
Elle eut un bref sourire au coin des lèvres, elle se dit que ce feu de cheminée risque d’emballer l’imagination de l’invité, elle avala une longue gorgée du café tout brûlant : elle s’amusait à imaginer une conversation, elle était de retour au salon :
-Désirez-vous que je réchauffe votre tasse de thé ? Ou que je vous offre une autre chose à boire ?s’enquit-elle d’un ton affable en bonne maîtresse de maison.
A peine allait-elle formuler sa phrase, qu’elle se retient de la dire à voix haute , il lui semble que son invité était encore sur sa planète. Elle réussit de justesse de tenir sa langue et à étouffer cette voix.
Oui…Elle avait aussi décelé en lui un besoin de rester seul. Elle quitta son fauteuil, jeta un coup d’oeil sur lui, il n’a pas bougé cette fois, il était à la même place, son regard se portait ailleurs, sur la baie, au dehors. Rien d’extraordinaire dans cette situation là, du bois qui se consumait tout doucement et au dehors une tempête qui se déchaînait de plus en plus belle.

2:14 PM  

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